Dates importantes
- En 1976, Diane Guilbault obtient son diplôme universitaire de l’Université Laval en sociologie, option journalisme.
- En 1978 elle travaille au Ministère des affaires culturelles pour la mise en valeur du patrimoine.
- En 1984 elle est nommée responsable des communications à la Commission de protection des droits de la jeunesse.
- En 1992, elle intègre le Conseil du Statut de la Femme où elle participe à la recherche, à la rédaction et à la diffusion de deux rapports importants concernant les femmes âgées du Québec et les femmes immigrées du Québec. Elle contribue également à faire avancer de nombreux dossiers liés à la conciliation travail-famille.
- En 2005, elle est Responsable du service des communications, de l’édition et du transfert de connaissances à l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS).
- En 2008, dans la foulée du rapport de la Commission Bouchard-Taylor qu’elle qualifie de rendez-vous manqué pour les femmes, Diane Guilbault publie son essai Démocratie et égalité des sexes aux éditions Sisyphe.
- En 2011, elle est nommée Directrice des communications et du transfert de connaissances à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), poste qu’elle occupera jusqu’à sa retraite.
- En novembre 2013 est fondé le nouveau groupe Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) par d’anciennes membres de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui ne se reconnaissent plus dans les nouvelles orientations de la FFQ, notamment en matière de laïcité. Diane Guilbault en est la secrétaire.
Diane Guilbault devient présidente de PDF Québec en novembre 2017. À ce titre elle participe à de nombreuses commissions parlementaires et se prononce, en mai 2019, en faveur du projet de loi 21 sur la laïcité de l’État.
Témoignages
Me Christiane Pelchat
Vous dire la tristesse que je ressens.
Mon amie Diane est morte à la suite d'une fulgurante maladie. Une féministe universaliste qui ose dire que le droit des femmes ne peut être bafoué même quand le discours à la mode essayait de la bâillonner. Repose en paix mon amie.
- Me Christiane Pelchat, présidente du Conseil du Statut de la femme (2006-2011) et amie de Diane
Andrée Yanacopoulo
De Diane Guilbault, nous gardons et garderons à jamais le souvenir d’une femme à proprement parler exceptionnelle – toute glorification, toute exagération mises à part. Car de courage et de conviction, elle n’a certes pas manqué : animée d’un dévouement inépuisable à l’endroit des démunis, elle aura été un exemple de don total à la cause citoyenne, puis tout autant à celle des femmes, ces éternelles « oubliées » de notre société.
Née 17 mars 1955, Diane a passé les premières années de sa vie à Grondines, à une soixantaine de kilomètres de la ville de Québec (aujourd’hui Deschambault-Grondines), sur la rive nord de ce fleuve Saint-Laurent qu’elle aimait tant – elle approchait donc les 65 ans lorsque le mal qui devait l’emporter s’est cliniquement manifesté. Ayant eu le grand chagrin de perdre relativement tôt son mari, ses responsabilités familiales ont été lourdes. Elle les a toutefois pleinement assumées, habillant, nourrissant, aimant pleinement ses quatre enfants tout en leur inculquant ce grand sens des responsabilités sociales qui l’a animée, elle, jusqu’au bout : Diane a été membre du Conseil du statut de la femme alors qu’il était présidé par Diane Lavallée, soit de 1995 à 1998. Un peu plus tard, elle publiera Démocratie et égalité des sexes (Sisyphe, 2008). Cette même année 2008, elle sera membre fondatrice du Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCIEL), puis fera bénéficier de ses services éclairés plusieurs agences gouvernementales : elle a, tout particulièrement, été directrice de la section « Communication et transfert de connaissances » à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS).
Mais elle a été (ah! ce passé!) bien plus qu’une mère accomplie, bien plus qu’une militante accomplie : une femme totale, prompte à s’intéresser à la littérature et jusqu’aux arts : c’est ainsi qu’elle a fait partie d'un orchestre de jazz au titre de saxophoniste, jouait du piano et s'était même, il y a quelques années, mise au violoncelle avec sa fille Marianne.
En 2013, PDF Québec est fondé, Michèle Sirois en sera la présidente, Diane Guilbault, la secrétaire – et rapidement la vice-présidente et puis la présidente. Et nous démarrerons sur les chapeaux de roue. Elle avait le don de vulgariser toutes les causes touchant à la dignité des Femmes, et cela, sans jamais perdre de vue ce je ne sais quoi qui fait dire spontanément : voilà un être complet. Elle m’appela un jour pour me proposer d’aller avec elle, un soir prochain, voir à l’Opéra de Montréal l’Aïda de Verdi, la personne qui devait l’accompagner s’étant décommandée. Et quelques semaines plus tard, me trouvant dans une situation similaire, je l’ai invitée à venir avec moi écouter un récital Debussy à la salle Bourgie – récital dont nous sommes toutes des deux sorties émerveillées.
Telle était Diane. Telle nous la maintenons dans notre cœur : pour nous toutes, ses compagnes en militantisme, ses amies au-delà du militantisme, nous garderons à jamais dans notre mémoire la femme avisée, généreuse et dévouée qu’elle a été. Une femme dont il nous est fort difficile de nous passer.
Ah! Je voudrais tant que le Paradis existe, et qu’il l’accueille en son sein!
- Andrée Yanacopoulo, cofondatrice de PDF Québec
Nadia El-Mabrouk
Diane était une femme brillante, d'une grande culture. Ses analyses politiques étaient d'une clarté limpide. Elle savait aller à l'essentiel, trouver les bons mots. « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Ce dicton, Diane l'incarnait mieux que quiconque.
Pour elle, le féminisme, c'était changer le monde. Et cela ne passait pas par la confrontation, mais par une approche positive, constructive, de l'action politique. Elle nous lègue une vision citoyenne et féministe du vivre-ensemble et du bien commun, mais aussi une pédagogie et un sens de la communication.
Quelle chance j'ai eu de te connaitre Diane. Tu resteras dans mon cœur et dans mes pensées jusqu'à la fin de mes jours. »
- Nadia El-Mabrouk auteure du livre Notre laïcité aux éditions Dialogues Nord-Sud, 2- 019.
Membre du CA de PDF Québec
Lire l'hommage « Continuer sans Diane » paru dans La Presse
Marie-Claude Girard
Merci Diane d'avoir défendu avec autant de sensibilité et d'intelligence la dignité et les droits des femmes, de toutes origines, au Québec.
Féministe universaliste, elle a été de tous les combats pour la laïcité, l'autonomie financière des femmes, l'appropriation de leur corps, l'accès des femmes aux postes de direction, la défense des CPE, etc
Elle a contribué, grâce à sa ténacité et son implication sociale exceptionnelle, à l'amélioration de l'égalité de faits entre les femmes et les hommes au Québec.
Je me sens particulièrement privilégiée d'avoir eu l'honneur de croiser sa route pour l'avancement d'une société démocratique juste et respectueuse.
Je m'engage, pour ma part, à honorer son héritage et à poursuivre son combat.
Elle me manque déjà !
- Marie-Claude Girard, membre du conseil d'administration de PDF Québec
Anne-Emmanuelle Lejeune
Chère Diane,
Combien tu vas me manquer comme féministe, comme communicatrice, comme gestionnaire « humanisante », et surtout comme conférencière incomparable au sein de mes classes!
Jamais je ne t’oublierai! Tu savais cueillir l’instant présent. Je vais m’inspirer de ton exemple pour poursuivre ma route.
« Les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort. Quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès, ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire. » - Julie Burchill
Il faut respecter le trajet de chacun, même dans la séparation et dans la douleur.
Toutes mes condoléances à tes enfants et à ta famille.
- Anne-Emmanuelle Lejeune, membre du conseil d'administration de PDF Québec
Louise Mailloux
Le décès de Diane Guilbault est une grande perte pour le mouvement féministe québécois. Femme de tête, de cœur et de convictions, elle était une militante exceptionnelle qui se dévouait entièrement aux causes qu'elle défendait.
En tant que présidente de PDF, elle avait été la première à prendre la parole en commission parlementaire pour défendre le projet de loi 21 sur la laïcité de l'État. Ce qu'elle avait fait avec beaucoup de justesse et d'aplomb. Toujours soucieuse de faire avancer les droits des femmes, Diane Guilbault défendait un féminisme universaliste, qui s'inspire de l'héritage de Simone de Beauvoir.
C'est à travers ses combats que j'ai connu Diane et que j'ai eu la chance d'être l'une de ses amies. Brillante, rigoureuse et généreuse, maman attentionnée, voilà le souvenir que je garde de cette femme remarquable que la maladie a emportée prématurément.
La vie est ainsi faite, qu'il n'y a rien à comprendre, plus rien à dire. Et le plus bel hommage que l'on puisse faire à Diane, c'est de continuer. »
- Louise Mailloux, auteure de « La laïcité ça s'impose ! » (2011)
Rose Dufour
Hommage et reconnaissance à toi chère Diane. Pour s’engager avec un tel dévouement et une telle générosité, il fallait un très grand amour soucieux des autres, un amour qui s’enflamme pour les causes d’autrui. Ce genre d’amour suppose une humilité et une fidélité indéfectibles dans une action concrète pour changer notre monde et le rendre meilleur par l’égalité, la dignité et le respect des femmes. Nous nous inclinons avec reconnaissance devant ta grandeur et ta noblesse. Puisses-tu maintenant bénéficier d’une béatitude éternelle.
- Rose Dufour, fondatrice de la Maison de Marthe
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Florence Montreynaud
Ma sœur québécoise,
Il existe des coups de foudre d’amitié, j’en témoigne.
Diane Guilbault a été pour moi le premier visage du Québec, en 2002. J’étais invitée par le Conseil du statut de la femme, où elle travaillait ; elle m’attendait à l’aéroport de Montréal pour m’emmener en voiture jusqu'à Québec. À peine avions-nous atteint le parking que nous étions tombées en amitié. Certes, nous avions en commun d’être féministes et enthousiastes, mais nous nous étions aussi découvert d’autres points communs : être mères de quatre enfants, avoir quatre sœurs, et vouloir changer le monde.
Elle était veuve depuis peu, son mari était un Français du pays basque, et elle allait chaque été dans la maison de famille. C’est au pays basque que je l’ai revue, et aussi à Paris, et surtout au Québec. J’ai séjourné chez elle plusieurs fois : insigne privilège de bénéficier de son hospitalité, à Hasparren, à Montréal et, la dernière fois, dans la maison de ses rêves enfin réalisés, près du Fleuve !
Notre féminisme était le même : concret, pédagogique et chaleureux, avec le sens de l’humour. Nous avions les mêmes engagements : contre les violences masculines, dont la prostitution, et pour l’égalité. Elle a été la représentante au Québec de Zéromacho, le mouvement d’hommes engagés contre le système prostitueur que j’ai lancé. Elle y a entraîné nombre de ses amis, et a organisé à Montréal l’opération « repassage dans la rue pour l’égalité ».
« Attends un p’tit peu ! », disait-elle quand elle cherchait quelque chose, et je crois encore entendre sa voix, celle de ma sœur québécoise.
Très chère Diane, « Castor enthousiaste » — ton totem d’adolescente —, je t’imagine au paradis féministe, celui de l’égalité pour laquelle tu as tant œuvré. Que le souvenir lumineux de ton énergie et de ton amour nous aide à vivre et à continuer ton travail !
En union avec vous dans la peine.
- Florence Montreynaud, auteure
Annie Sugier
C’est une grande féministe qui vient de nous quitter. Sa voix, son visage, sa présence vont nous manquer cruellement à un moment où le mouvement féministe a le plus besoin de ces personnalités de dimension internationale qui osent affirmer que la laïcité et le féminisme sont indissociables. Que l’universalisme ne relève pas d’une vision occidentale, mais constitue le fondement même du féminisme. Une personnalité qui ose écrire que les partisanes de l’analyse intersectionnelle font « passer la cause des femmes APRÈS toutes les autres ».
L’un des plus récents combats de notre association que Diane Guilbault avait accepté de soutenir est celui que nous menons contre l’apartheid sexuel dont les femmes sont les premières victimes en Iran et en Arabie Saoudite. Ce combat nous le menons dans un lieu hautement symbolique de la promotion de l’universalisme : le stade Olympique. Sans hésiter elle a signé la pétition que nous avons adressée aux organisateurs des JO de Paris 2024 pour leur demander l’exclusion de ces deux pays pour non-respect de la Charte Olympique, à l’image de ce qui avait été fait à l’encontre de l’Afrique du Sud, exclue pendant 30 ans du temps de l’apartheid racial.
- Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, association française créée par Simone de Beauvoir.
Bernard Drainville
Diane Guilbault était une femme d'exception. J'en ai mené des entrevues dans ma carrière et rares sont les personnes qui maîtrisaient à ce point leur argumentaire. Elle était d'une logique implacable. Sur le fond, on ne pouvait prendre Diane Guilbault en défaut. Elle était une formidable porte parole pour les droits des femmes et pour la laïcité.
Sur la forme, elle était fougueuse, engagée, sincère. Car avec Diane, nous avions devant nous une femme authentique qui menait ses batailles pour une cause plus grande qu'elle. Et cette cause, c'était l'égalité des femmes et la laïcité.
Son départ constitue une grande perte pour les femmes québécoises et pour tout le Québec. J'ai beaucoup, beaucoup de peine et Diane va vraiment me manquer. Car sa présence nous rendait tous plus forts. Elle a été d'une loyauté et d'une solidité indéfectibles lors de la bataille pour la charte de la laïcité. Je lui dois beaucoup.
La meilleure façon d'honorer la mémoire de Diane est de poursuivre les combats auxquels elle a consacré sa vie, avec la même détermination et le même courage qu'elle a incarné jusqu'à la fin.
- Bernard Drainville, journaliste, Ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne de 2012 à 2013 et Ministre de l'éducation à partir de 2022
Karim Akouche
Je retiens de Diane Guilbault au moins deux grâces, son sourire triomphant et son engagement sans faille. Pétillante d'intelligence et d'énergie, elle a dédié le plus clair de son temps à des causes nobles, les droits de la femme, la laïcité, l'amour de sa patrie. Imprégnée d'une vaste culture, aussi bien québécoise, française que d'ailleurs, elle défendait ses idées, à une époque galopante, agitée et confuse, non sans sérénité et conviction.
Me reviennent des souvenirs qui resteront gravés dans ma tête. Non ! Je refuse de les conjuguer au passé. Comment oublier ses prises de parole à la télévision, à la radio ou lors des manifestations du Mouvement laïc québécois et Pour les droits des femmes ? Tout y était pesé, limpide, franc, si convaincant.
Digne descendante de Thérèse Casgrain, fille lointaine d'Olympe de Gouges et de la Kahina, sœur de combat de Gisèle Halimi, elle faisait face à ses détracteurs toujours avec panache et hauteur d'esprit.
Diane Guilbault me manquera à jamais. Elle manquera au mouvement féministe québécois. Elle manquera à la famille laïque et universelle. Elle manquera à ce Québec debout qu'elle aimait tant, cette vaste terre d'Amérique, accueillante et altière, qui avance, malgré moult embûches d'une Histoire têtue, sur le chemin de lumière et de liberté.
Karim Akouche, écrivain
Andréa Richard
En 2008 j'ai connu Diane lors de la sortie de son livre : Démocratie et égalité des sexes. Dès lors Diane fut pour moi et pour la société, un phare! En 2009, ici à Trois-Rivières, Diane, Marie-Michèle Poisson, présidente du M.L.Q., et moi avons donné ensemble une conférence sur l'égalité homme-femme. Avec Djemila Benhabib, Diane, Marie-Andrée Bertrand, moi et d'autres nous avons fondé le CCIEL (Collectif citoyen pour l'Égalité et la laïcité). Une conférence de presse a alors été donnée à Montréal.
Femme d'avant-garde, d'une lucidité remarquable, avec aplomb, aise et clarté, ses discours étaient fort appréciés. Avec elle à des tables-rondes, nous avons pu échanger de façon agréable et enrichissante. Porte-parole dans les médias, on ne peut mieux! Déjà elle nous manque!
Je veux souligner aussi sa disponibilité non seulement dans et pour sa tâche à accomplir; mais aussi pour nous ses amis(es.) Il n'y avait pas d'appels ou de courriels sans réponses. Sa qualité de présence se manifesta aussi lors de ses voyages à l'extérieur. En Martinique, il y a peine deux ans de cela, elle a vu une petite bouteille fantaisie, de rhum, avec écrit TroisRivières. Elle l'acheta pour me l'offrir à son retour. Un beau souvenir que je garde précieusement. C'est vous dire sa délicatesse et fidélité dans ses amitiés.
Merci Diane pour ce que tu es, pour ce que tu fus. Tu me manques déjà...JE T'AIME.
- Andréa Richard, écrivaine.
Claude Codsi
Diane nous manque terriblement! Son intelligence pétillante, sa présence d'esprit, sa vision de l'ensemble, de l'essentiel, ample, chaleureuse, rassembleuse, solidaire, ouverte; son sens de l'action, sa liberté de pensée, son jugement toujours sûr et tellement juste, nous manquent cruellement.
Que de fois je pense à Diane et je me demande ce qu'elle m'aurait conseillé : sa vision, son sens de la synthèse, son sens de l'essentiel, enrobés d'humour et de chaleur humaine, sont irremplaçables.
Je me suis demandé ce qui me manquait le plus de Diane et, finalement, j'ai trouvé. C'est son amitié qui me manque le plus.
Nous sommes tous orphelins. Puissions-nous avoir Diane toujours présente comme une inspiration dans nos esprits et dans nos cœurs.
- Claude Codsi, coordonnateur du Rassemblement pour la laïcité (RPL).
Élaine Grisé
Ton départ est d'une tristesse infinie pour moi et pour nous toutes, tes sœurs de luttes. Tu as été un phare et une bouée au Québec dans une période où tout semble se détériorer pour les femmes. Tu as su avec tes qualités rallier, convaincre et porter un message si important, de façon exemplaire.
Te connaitre m'a fait un très grand bien et m'a donné beaucoup d'espoir. Tu as été une personne formidable. Pleine de vie, dynamique, allumée, charmante, brillante, forte, attachante... Tu es de ces personnes que l'on veut garder pour toujours dans sa vie. Je me considère choyée d'avoir croisé ton chemin et d'avoir pu faire un petit bout avec toi et les autres sur ce même chemin.
Devant une perte si immense, je demeure stupéfaite, et j'espère que tes derniers moments ont été doux et paisibles.
Ni toi ni moi ne croyons au ciel et à l'enfer, mais si un paradis existe, il sera le paradis des féministes, où nous nous retrouverons toutes un jour. Nous essaierons humblement de suivre tes pas.
Merci infiniment pour tout, notre Diane.
- Élaine Grisé, féministe, membre de PDF Québec
Daniel Dulude
Tout d'abord, la première fois que j'ai vu Diane, c'était chez Michèle Sirois, fin janvier 2010, lors de la première réunion pour la Coalition Laïcité Québec. Et ça a continué ainsi durant trois ans. Ensuite, je ne l'ai croisée qu'à des occasions d'assemblée générale de PDFQ, lancement de livres ou des occasions de la sorte. Je l'ai également lue, entendue en entrevue ou vue lors de conférences ou de débats. Elle n'était pour moi ni une amie, ni une fréquentation. N'empêche! La nouvelle de son décès est un coup de poing qui me va droit au cœur! On ne veut jamais voir quelqu'un qu'on aime partir si tôt. Car c'est bien de l'amour que j'ai ressenti pour cette personne. Pas nécessaire d'être un intime pour être capable de ressentir ce qu'est un individu dans son intériorité.
Lors des réunions chez toi, elle était toujours la première arrivée,...et la première partie! Elle ne s'attardait jamais après pour jaser. Ça pouvait donner l'impression d'une fuite sociale mais il n'en était rien. Elle venait de tout donner d'elle-même lors de la rencontre. J'ai eu la chance de la voir œuvrer avec concentration, ferveur et stratégie en comité, avec une intelligence en lien direct avec le cœur. Communiquer avec elle, était toujours une affaire d'authenticité. Elle avait le regard pénétrant, espiègle et chaleureux, et de la bonté et de la considération envers quiconque l'abordait avec sincérité. Et quel sourire!
Je l'ai trop peu connue mais elle était quelque chose à voir lorsqu'elle intervenait avec vivacité. Je me sentais chanceux de pouvoir compter sur une telle porte-parole pour défendre les idéaux pour lesquels je me sentais en communauté d'esprit. Son style, sans être spectaculaire, était tout de même flamboyant. Quand elle levait la main pour prendre la parole, je me disais : « tiens, tiens, Diane va intervenir... » et je redoublais tout-à-coup d'attention pour être aux aguets car je savais que ça allait être immanquablement éclairant, percutant, pertinent, sensible et brillant. Si elle était parfois impressionnante, elle n'étais jamais mesquine, ni intimidante. Car tout cela était très généreux : elle nous faisait le don de son talent qu'elle mettait au service de la collectivité, d'une cause et d'un engagement.
Elle a été une leader au sens le plus noble du terme, fidèle à ses idéaux universalistes, féministes et humanistes, pourfendeuse des lâchetés et des compromis inacceptables, refusant de manœuvrer pour des avantages de carrière. Elle a su éviter les écueils de la vanité, cultivant la simplicité et plaçant ses ambitions collectives au-dessus de ses intérêts personnels. Merci infiniment, Diane!
Et, faisant suite à l' incrédulité, la révolte et le chagrin, c'est une grande sympathie qui m'habite en pensant à ceux qui sont ses intimes et qui lui survivent. Enfin, après le foisonnement de souvenirs qui a fait surface, un immense sentiment de gratitude s'installe. Car ce n'est plus la sensation de sa perte qui domine, mais le constat de tout ce qu'elle a donné.
Reprenons le flambeau!
« Ainsi, l’ensemble des choses se renouvelle sans cesse,
et les mortels vivent de mutuels emprunts. Certaines
espèces s’accroissent, d’autres s’amenuisent; en un court
espace, les générations se remplacent, et, semblables aux
coureurs, se passent de main en main le flambeau de la vie. »
- Lucrèce, Denatura rerum (ii 75, 79)
- Daniel Dulude, Membre de PDF Québec
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